ENTRE LE NOUVEAU DPE 2021 ET LA LOI CLIMAT ET RÉSILIENCE : La remise en question du parc immobilier français

La loi Climat et Résilience adoptée cet été a complètement chamboulé le parc immobilier en France.  Cette loi relative à la transition énergétique continue sa lutte contre les logements les plus énergivores, en interdisant progressivement leur commercialisation sur le parc locatif

​Effectivement, les propriétaires bailleurs de passoires thermiques, autrement dit tous les logements classés E, F ou G au titre du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) – vendent précipitamment leurs logements énergivores par manque de moyens techniques et/ou financiers malgré des aides misent à disposition comme, par exemple, la prime de rénovation globale France Rénov’.

Les passoires thermiques considérées comme impropres à la location  ? 

D’après une étude du SDES de septembre 2020, ce sont près de 4,8 millions de logements qui sont considérés comme des passoires thermiques, soit près de 17% du parc immobilier français ! °

Vers une hausse des ventes de passoires énergétiques

La hausse des ventes de ces logements classés énergivores est spectaculaire. De nombreuses raisons peuvent expliquer ce phénomène.

La peur de se lancer dans des travaux de rénovation à grande ampleur est une des raisons qui poussent les propriétaires à vendre subitement leur bien énergivore : les travaux doivent respecter des normes, un échéancier, en plus d’un plan de réalisation des travaux qui est décidé en amont par le ministère de la Transition écologique.°  

D’ailleurs, selon une étude publiée par SeLoger, il faudrait avoir un budget de « 10 000 à 25 000 euros selon le bien » afin de « gagner une ou deux étiquettes  » sur le diagnostic de performance énergétique (DPE).

Toujours selon l’étude de SeLoger, on note une explosion des ventes de passoires thermiques dans certaines villes de France : à Paris par exemple, entre septembre 2019 et octobre 2020, on note une hausse de 72% des ventes de passoires thermiques.

Des aides à la rénovation jugées insuffisantes 

Effectivement, les aides misent à disposition par l’Etat ne sont pas suffisantes : d’ailleurs, le gouvernement en a pleinement conscience. Prenons l’exemple de l’outil d’aide le plus intéressant avec “Ma Prime Renov’ »’ : 86% des travaux entrepris grâce à ce programme d’aides à la rénovation ne sont que des travaux de valorisation immobilière et non pas de réel impact sur l’étiquette final du diagnostic de performance énergétique (DPE). 

Tous ces arguments freinent donc certains propriétaires à se lancer dans des travaux de rénovation globale pour leur maison ou appartement. Ajoutons à celà près de 38% de reste-à-charge pour les ménages, ce qui alourdit considérablement la facture finale.

Quel avenir pour les biens classés F et G ? 

L’entrée en jeu de l’audit énergétique

Pour évaluer les performances énergétiques d’un logement, il faut prendre en compte différents paramètres : l’isolation, le système de chauffage ou encore les besoins des occupants. Il est également possible de faire appel à un expert pour réaliser un diagnostic plus précis comme un audit énergétique. L’audit énergétique consiste à :

  • identifier les zones de déperditions thermiques du bien ;
  • réaliser une simulation de la consommation ;
  • évaluer l’impact des solutions à envisager. 

Toutes ces analyses complètent l’expertise des professionnels qui définissent les travaux prioritaires. Ainsi, le propriétaire doit prévoir un parcours de travaux par étapes pour atteindre une rénovation performante (comme l’isolation des murs, des planchers bas, chauffage plus performants, etc.).°

→ Découvrez les conseils de nos experts pour améliorer votre consommation énergétique : lien sortant vidéo FAQ. 

° Tout en gardant en tête que :  La première étape de travaux doit permettre au minimum d’atteindre la classe E.Une étape intermédiaire doit permettre au minimum d’atteindre la classe C.L’étape finale d’atteindre la classe B (sauf contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales ex→ Bâtiment Haussmannien).
° Les échéances ⏱️ La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 prévoit une interdiction de mise en location des logements suivants : Tous les logements classés G2025Tous les logements classés F 2028,Tous les logements classés E 2034– À noter que pas moins de 4,8 millions de logements sont concernés pour les seules catégories F et G en cette nouvelle année. Seulement 90 000 logements (soit 4 % des «passoires thermiques») sont concernés par l’échéance de 2023. Source : Site du Gouvernement. 
Partagez ce contenu avec votre réseau