DPE 2025 : QR code, contrôle et formation renforcés

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un document clé dans l’univers immobilier : il conditionne la vente, la location, et même l’accès aux aides à la rénovation. Pourtant, sa fiabilité est régulièrement remise en question, notamment en raison d’incohérences entre diagnostiqueurs, de pratiques peu transparentes ou de formations inégales.

Face à ces dérives, deux arrêtés publiés le 16 juin 2025 viennent profondément encadrer la pratique du DPE. Leur objectif est clair : restaurer la confiance en renforçant la traçabilité, la transparence et le contrôle à toutes les étapes de la réalisation du diagnostic.

Dans cet article, découvrez les nouvelles obligations qui s’imposeront dès juillet, septembre et octobre 2025, ainsi que les mesures complémentaires prévues pour mieux encadrer la filière des diagnostiqueurs immobiliers.

DPE
Sommaire :

Pourquoi durcir le cadre réglementaire du diagnostic de performance énergétique (DPE) ?

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est aujourd’hui incontournable. Il conditionne la vente ou la location d’un bien immobilier, et constitue un préalable indispensable pour accéder à certaines aides publiques comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ. Il sert aussi de repère pour les travaux de rénovation énergétique.

Mais malgré ce rôle central, le DPE est régulièrement pointé du doigt. De nombreux particuliers et professionnels dénoncent des résultats incohérents d’un diagnostiqueur à l’autre, des calculs parfois discutables, ou encore un manque de lisibilité des recommandations. Cette fragilité nuit à la confiance dans l’outil, qui devrait pourtant orienter des décisions lourdes de conséquences, tant sur le plan financier qu’environnemental.

Une réponse directe aux alertes (Cour des comptes, DGCCRF…)

Les critiques ne viennent pas uniquement du terrain. Ces dernières années, plusieurs institutions ont tiré la sonnette d’alarme.

La Cour des comptes, dans un rapport publié en 2025, a souligné un manque de coordination entre les différents outils de diagnostic (DPE, audit énergétique), un encadrement trop faible de la profession, et des résultats parfois peu exploitables pour les propriétaires.

La DGCCRF (Répression des fraudes) a, elle, relevé des pratiques trompeuses : diagnostics réalisés à la va-vite, conflits d’intérêts, ou certifications non valides.

Face à cette situation, les pouvoirs publics ont décidé de réagir : les deux arrêtés du 16 juin 2025 viennent renforcer les garde-fous, apporter plus de transparence et mieux encadrer la chaîne de production du DPE. L’objectif est clair : restaurer la fiabilité d’un outil devenu trop contesté, pour mieux piloter la transition énergétique.

Trois étapes clés : ce qui change entre juillet et octobre 2025

Pour renforcer la fiabilité du DPE, les arrêtés du 16 juin 2025 introduisent trois mesures phares, qui entreront en vigueur de manière progressive. Chacune d’elles vise à encadrer davantage la pratique du diagnostic et à garantir sa transparence.

1er juillet 2025 : certification visible par QR code

Dès le 1er juillet 2025, tous les diagnostiqueurs devront pouvoir prouver leur certification en présentant un QR code lisible et vérifiable. Ce code permettra de consulter, en quelques secondes, les informations officielles relatives à la validité de leur certification via une base de données centralisée.

Objectif :

  • Lutter contre l’exercice illégal de la profession.

  • Éviter les interventions de techniciens non qualifiés ou aux compétences obsolètes.

  • Permettre aux clients (propriétaires, agences, notaires) de vérifier en temps réel la légitimité du professionnel.

Cette mesure marque une première étape vers plus de transparence dans la filière.

1er septembre 2025 : transparence renforcée sur les rapports

À compter du 1er septembre 2025, chaque rapport de DPE devra obligatoirement comporter un QR code, qui renverra vers la fiche officielle du bien sur le site de l’Ademe. Cela signifie que toute personne recevant le diagnostic pourra consulter :

  • les détails du DPE en ligne,

  • la date de réalisation,

  • le nom du diagnostiqueur certifié,

  • et les données techniques ayant servi au calcul.

Objectif :

  • Éviter les falsifications ou versions modifiées des rapports,

  • Mettre fin aux documents tronqués ou non remis aux propriétaires/locataires,

  • Offrir une traçabilité publique et vérifiable.

En rendant les informations accessibles et infalsifiables, cette mesure renforce la confiance dans le processus.

1er septembre 2025 : transparence renforcée sur les rapports

À compter du 1er septembre 2025, chaque rapport de DPE devra obligatoirement comporter un QR code, qui renverra vers la fiche officielle du bien sur le site de l’Ademe. Cela signifie que toute personne recevant le diagnostic pourra consulter :

  • les détails du DPE en ligne,

  • la date de réalisation,

  • le nom du diagnostiqueur certifié,

  • et les données techniques ayant servi au calcul.

Objectif :

  • Éviter les falsifications ou versions modifiées des rapports,

  • Mettre fin aux documents tronqués ou non remis aux propriétaires/locataires,

  • Offrir une traçabilité publique et vérifiable.

En rendant les informations accessibles et infalsifiables, cette mesure renforce la confiance dans le processus.

Formation, certification et contrôle : ce que renforcent les arrêtés

Les arrêtés du 16 juin 2025 ne se contentent pas d’améliorer la traçabilité du DPE : ils réforment également en profondeur la filière de certification des diagnostiqueurs immobiliers. Objectif : garantir que les professionnels qui réalisent ces diagnostics disposent d’un niveau de compétence actualisé, vérifiable et homogène à travers tout le territoire.

Un modèle d’attestation standardisé et contrôlable

Fini les attestations de formation aux formats variables. Un modèle unique, détaillé et vérifiable est désormais imposé à tous les centres de formation. Les certificateurs pourront ainsi vérifier plus facilement l’authenticité et la qualité du parcours suivi.

Ce changement renforce l’uniformité nationale et évite les formations « bidon » ou incomplètes.

Des formations spécifiques obligatoires pour chaque mention

Vous voulez diagnostiquer un immeuble en copropriété, un bâtiment tertiaire ou une maison individuelle ? À chaque cas, sa mention… et sa formation dédiée. Il ne sera plus possible d’intervenir sur tous types de biens avec un bagage généraliste.

Objectif : garantir des diagnostics adaptés à la complexité du bâti analysé.

Pourquoi ces mesures sont stratégiques pour la rénovation énergétique ?

La transition énergétique ne se décrète pas, elle se construit, chantier après chantier. Et pour cela, le diagnostic de performance énergétique (DPE) doit devenir un outil fiable, lisible et exploitable. Les nouvelles mesures introduites en 2025 vont dans ce sens : elles ne sont pas de simples ajustements techniques, mais des leviers stratégiques pour accélérer la rénovation des logements.

Un DPE plus fiable = des travaux plus efficaces

Lorsque le DPE est juste, précis et fondé sur une expertise réelle, il permet de cibler les bons travaux. Meilleure isolation, changement de système de chauffage, ventilation optimisée… chaque recommandation a plus de chances d’être pertinente.

Résultat : des rénovations plus cohérentes, moins de chantiers inutiles, moins d’erreurs coûteuses, et moins de recours juridiques après achat ou location.

À terme, un DPE renforcé permet d’aligner les décisions des propriétaires, des artisans et des financeurs sur une feuille de route claire.

Un levier de confiance pour les propriétaires

Dans un contexte où le cadre réglementaire se renforce et où les enjeux énergétiques deviennent prioritaires, les propriétaires recherchent des repères clairs et fiables. C’est précisément ce que viennent apporter les nouvelles mesures applicables au DPE.

D’une part, chaque rapport de DPE devra désormais intégrer un QR code renvoyant vers une fiche en ligne officielle du logement sur le site de l’Ademe. Ce lien permet de vérifier l’authenticité du diagnostic et de consulter ses détails en toute transparence.

D’autre part, le diagnostiqueur devra présenter un QR code individuel attestant sa certification en cours de validité. Cela permettra aux particuliers de vérifier immédiatement les compétences et la légitimité du professionnel mandaté.

Enfin, à compter d’octobre 2025, les logiciels de diagnostic devront transmettre les données à l’Ademe avant même d’afficher les étiquettes énergie et climat. Cette étape supplémentaire garantit que les résultats ne peuvent plus être influencés ou modifiés sous pression commerciale.

Ainsi, ces trois leviers combinés vérification du professionnel, accès aux données en ligne, et contrôle des logiciels permettent d’instaurer un climat de confiance renouvelé. Le parcours de rénovation devient non seulement plus transparent, mais aussi plus sécurisé pour les propriétaires.

Ce que doivent retenir propriétaires, bailleurs et professionnels

Pour les propriétaires et bailleurs : sécuriser chaque étape du diagnostic

Avec la réforme du DPE qui entre en vigueur dès juillet 2025, les propriétaires et bailleurs doivent adopter de nouveaux réflexes pour garantir la fiabilité des diagnostics. Ces mesures visent à réduire les fraudes, améliorer la transparence et sécuriser les projets de vente ou de location.

D’abord, demandez systématiquement au diagnostiqueur le QR code de certification. Ce code, désormais obligatoire, prouve que le professionnel est bien certifié et en règle. En un scan, vous vérifiez sa légitimité.

Ensuite, assurez-vous que le rapport DPE contient le QR code menant à la fiche du logement sur le site de l’Ademe. Cette fiche officielle garantit que le diagnostic a été transmis et validé selon la procédure réglementaire. Elle constitue une preuve précieuse en cas de litige.

Enfin, restez vigilant face aux entreprises qui proposent à la fois le diagnostic et les travaux. Même si l’offre paraît pratique, elle pose un problème d’impartialité. Mieux vaut séparer les diagnostics des travaux pour éviter tout conflit d’intérêts.

En suivant ces trois étapes, vous renforcez la fiabilité de votre projet, protégez vos intérêts financiers et évitez des rénovations mal ciblées.

Pour les diagnostiqueurs : anticiper et se mettre en conformité

Les diagnostiqueurs immobiliers sont directement concernés par les arrêtés du 16 juin 2025. Ces textes imposent une mise à jour rapide des pratiques et des outils. Voici ce qu’il faut impérativement retenir :

Premièrement, vérifiez que votre formation reste valable. Si elle remonte à plus de 18 mois avant votre demande de certification, elle ne sera plus acceptée. Cette mesure garantit que les compétences sont actuelles et alignées avec la réglementation.

Deuxièmement, adaptez vos outils. À partir du 1er octobre, les logiciels devront transmettre le DPE à l’Ademe avant même d’afficher l’étiquette énergétique. Cela empêche toute pression commerciale ou manipulation du résultat. Vous devrez également intégrer les QR codes obligatoires dans tous vos rapports.

Troisièmement, préparez-vous à un contrôle régulier. Les certificateurs devront désormais effectuer un audit tous les 10 mois au minimum. L’objectif est de garantir une qualité constante, réduire les dérives, et redonner confiance aux clients.

En mettant à jour vos pratiques dès maintenant, vous restez compétitif, crédible, et aligné avec les nouvelles exigences du secteur.

Conclusion : Vers un DPE plus transparent, plus fiable, plus utile

La réforme engagée par les arrêtés du 16 juin 2025 constitue un tournant majeur pour le diagnostic de performance énergétique. Longtemps critiqué pour son manque de fiabilité et ses dérives, le DPE se dote enfin d’un cadre plus strict, plus transparent et plus protecteur.

Grâce à la généralisation des QR codes, à l’encadrement des logiciels de calcul, et à la refonte des exigences de formation, cette nouvelle réglementation redonne du crédit à un outil pourtant central dans les ventes, les locations, et les parcours de rénovation.

Ces mesures ne sont pas seulement techniques : elles redéfinissent la relation de confiance entre propriétaires, diagnostiqueurs et pouvoirs publics. Le DPE devient non seulement plus lisible et vérifiable, mais aussi plus utile pour guider des rénovations pertinentes et efficaces.

Prochaine étape à surveiller : la mise en place d’une plateforme publique de suivi des DPE, ouverte aux particuliers, avec un système de recours simplifié en cas d’anomalie. Une évolution qui confirmerait que la fiabilité énergétique des logements est enfin prise au sérieux, dans l’intérêt de tous.

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