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- / Anaïs Rabet
DPE : Un souffle pour les propriétaires de passoires thermiques
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique DPE pour les passoires thermiques, prévue pour 2026, s’annonce comme un tournant majeur pour le marché immobilier en France. Concrètement, elle abaisse le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, un ajustement attendu depuis longtemps. Ainsi, des centaines de milliers de logements électriques, auparavant classés injustement comme passoires thermiques, sortiront des classes F et G.
Grâce à ce changement, de nombreux propriétaires et bailleurs voient s’ouvrir de nouvelles perspectives : relouer leurs biens, regagner de la valeur patrimoniale et alléger leurs contraintes réglementaires. Dans cet article, nous plongeons dans le témoignage de Seydi Eren, propriétaire d’un T2 à Noisiel, directement impacté par la réforme DPE 2026. Son expérience illustre parfaitement les espoirs, mais aussi les défis, liés à cette évolution cruciale pour les propriétaires, les locataires et l’ensemble du secteur immobilier.
Un témoignage concret : quand la réforme DPE redonne accès à la location des passoires thermiques.
Seydi Eren, propriétaire d’un T2 de 33 m² à Noisiel en Seine-et-Marne, incarne parfaitement les défis rencontrés par de nombreux propriétaires confrontés au DPE. Avant la réforme de 2021, son appartement affichait fièrement une note E. Pourtant, après la mise à jour des méthodes de calcul, son bien a chuté brutalement en G, le faisant entrer dans la catégorie redoutée des passoires thermiques.
Dès lors, Seydi s’est retrouvé dans l’impossibilité de relouer en longue durée, contraint de se tourner vers la location saisonnière, malgré une demande touristique limitée. Cependant, avec l’arrivée de la réforme DPE 2026, il entrevoit enfin une solution. En effet, grâce à la baisse du coefficient électricité à 1,9, son logement devrait mécaniquement remonter en F, voire en E, surtout après les travaux de rénovation énergétique qu’il projette.
Ainsi, Seydi espère non seulement relouer rapidement, mais aussi revaloriser son patrimoine. Plus largement, son témoignage reflète les espoirs des propriétaires et bailleurs de logements chauffés à l’électricité, impatients de sortir du piège des passoires thermiques et de retrouver un accès fluide au marché locatif.
Pourquoi le changement de calcul du DPE était attendu par les propriétaires des passoires thermiques ?
Le rôle clé du coefficient énergie primaire / finale
Le DPE mesure non seulement l’énergie finale consommée par un logement (celle utilisée pour se chauffer ou s’éclairer), mais aussi son énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie totale produite en amont, en tenant compte des pertes de production et de transport. Jusqu’ici, le calcul appliquait un coefficient de 2,3 pour l’électricité, contre seulement 1 pour le gaz.
Pourquoi l’électricité était-elle injustement pénalisée ?
DPE : Des conséquences directes pour propriétaires et bailleurs DES PASSOIRES THERMIQUES
L'impact majeur DU dpe 2026 sur 850 000 PASSOIRES THERMIQUES
Grâce à la baisse du coefficient électricité à 1,9, environ 850 000 logements sortiront officiellement des classes F et G. Cette avancée permettra de réduire le nombre de passoires thermiques recensées, de rééquilibrer le marché locatif, et d’éviter des travaux inutiles. Elle offrira également un souffle aux propriétaires et bailleurs, en allégeant les contraintes et en redonnant de la valeur au parc immobilier chauffé à l’électricité.
En résumé, cette réforme DPE corrige un calcul mal calibré, valorise l’électricité bas carbone, et soutient la rénovation énergétique réellement prioritaire sur les logements les plus énergivores.
Quelles opportunités du DPE 2026 et quels risques pour les propriétaires et bailleurs des passoires thermiques ?
Des opportunités majeures pour le marché locatif
Une confiance retrouvée chez les propriétaires ?
Des critiques légitimes sur le confort et la rénovation
Cependant, certains experts alertent déjà sur un risque : voir revenir sur le marché des logements toujours mal isolés et peu confortables, simplement parce qu’ils ont gagné une lettre au DPE. Seydi Eren, propriétaire et diagnostiqueur, souligne lui-même ce point essentiel.
Pour Seydi, il ne suffit pas de profiter de la réforme ; il faut aussi engager des travaux de rénovation énergétique. Selon lui, améliorer le confort thermique et l’efficacité énergétique des logements reste indispensable. Ainsi, il montre l’exemple en lançant des travaux pour passer son appartement en classe E, au-delà des exigences minimales.
Une double vigilance pour réussir la transition
En résumé, la réforme DPE 2026 offre un nouveau souffle pour les passoires thermiques. Mais aussi, un levier puissant pour le marché locatif, en revanche impose aussi aux propriétaires et bailleurs de rester vigilants. Ils doivent coupler cette opportunité à de vrais efforts de rénovation, afin de garantir non seulement la conformité réglementaire, mais aussi la qualité de vie des locataires et la performance énergétique des biens.
Une réforme saluée… mais débattue
Des soutiens politiques forts et enthousiastes
Du côté des responsables politiques, les réactions sont largement favorables. François Bayrou, Premier ministre, parle d’un « signal fort en faveur du DPE » et d’une correction indispensable pour sortir 850 000 logements chauffés à l’électricité du statut de passoire thermique.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, salue quant à elle « une victoire pour notre mix électrique décarboné à 95 % », grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. De son côté, Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement, applaudit une « décision courageuse et stratégique » qui redonne confiance au secteur du bâtiment.
Des réserves exprimées par les experts et les associations
Cependant, plusieurs experts énergie, comme Nicolas Goldberg de Colombus Consulting, tempèrent cet enthousiasme. Selon lui, si la réforme corrige une inégalité, elle pourrait aussi décourager la rénovation thermique des petites surfaces électriques où les factures restent élevées pour les locataires.
Du côté des associations, David Rodrigues (CLCV) dénonce « un positionnement politique pour favoriser l’électricité et le nucléaire, au détriment des efforts de rénovation énergétique ». Il redoute que cette réforme profite surtout aux bailleurs, sans améliorer réellement le confort des occupants.
Au cœur de ce débat se joue une question centrale : faut-il privilégier l’électrification des logements, même sans rénovation lourde, au nom de la baisse des émissions ? Ou faut-il, au contraire, concentrer les efforts sur les logements réellement énergivores, notamment chauffés aux énergies fossiles, quitte à pénaliser un peu plus l’électricité ?
Une réforme à suivre de près pour tous les acteurs du secteur
Conclusion : à quoi s'attendre ?
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) 2026 s’impose comme un tournant majeur pour les passoires thermiques et le marché immobilier français. En abaissant le coefficient électricité de 2,3 à 1,9, elle corrige une inégalité qui pénalisait des milliers de logements chauffés à l’électricité, injustement classés comme passoires thermiques. Pour les propriétaires et bailleurs, cette réforme représente un souffle d’air : elle permet de relouer des biens bloqués, de regagner de la valeur patrimoniale et de retrouver confiance dans un DPE mieux calibré.
Cependant, comme l’a justement souligné Seydi Eren, diagnostiqueur et propriétaire, cette victoire réglementaire ne doit pas faire oublier l’essentiel : sans travaux de rénovation énergétique, le confort des locataires et la performance réelle des logements resteront insuffisants.
À long terme, les enjeux dépassent donc la simple mise en location : il s’agit de bâtir un parc immobilier plus économe, plus durable et mieux aligné avec les ambitions climatiques, économiques et sociales de la France.
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