Rafraîchir sa passoire thermique efficacement en été

L’été s’annonce chaud, voire brûlant. Avec des températures records de plus en plus fréquentes, nos logements sont mis à rude épreuve. Et si l’hiver révèle les défauts d’isolation, l’été, lui, transforme les passoires thermiques en été… en véritables bouilloires. 

Dans ce contexte, il devient urgent d’agir. Diagnostic, rénovation, gestes simples ou aides financières : voici tout ce qu’il faut savoir pour passer un été au frais, même dans une passoire thermique.

Passoire thermique en été
Sommaire :

Pourquoi le problème des passoires thermiques en été s'aggrave ?

On parle souvent des passoires thermiques en hiver, mais pas assez des passoires thermiques en été. Un logement mal isolé n’est pas seulement difficile à chauffer : il est aussi incapable de se protéger de la chaleur extérieure. Résultat : quand le mercure grimpe, l’habitat se transforme rapidement en fournaise. 

Isolation défaillante = surchauffe garantie

Un mauvais diagnostic de performance énergétique (DPE) est le signe clair d’un logement mal conçu thermiquement. Cela signifie que les matériaux utilisés (murs, toitures, vitrages) laissent entrer la chaleur… et ne la laissent plus ressortir. 

En été, ces défauts d’isolation créent un effet de serre intérieur. Les rayons du soleil frappent les façades, les toitures chauffent, et cette chaleur s’accumule sans régulation. Dès que les fenêtres sont mal protégées ou à simple vitrage, les apports solaires deviennent incontrôlables. 

Pire encore, la nuit n’apporte aucun répit. Dans un logement mal isolé, la chaleur absorbée durant la journée reste piégée à l’intérieur. L’absence de ventilation naturelle ou de matériaux à forte inertie thermique empêche toute déperdition. Le logement reste étouffant, même après le coucher du soleil. 

Ce phénomène est amplifié dans les derniers étages, sous les toits, ou dans les logements mal orientés et sans volets. Et contrairement à une idée reçue, les petits logements souffrent davantage de ces effets car ils montent en température plus vite. 

Conséquences concrètes pour les habitants

Les habitants d’une passoire thermique en été subissent des conditions de vie particulièrement éprouvantes. La température intérieure peut dépasser les 30 °C pendant plusieurs jours consécutifs, avec un impact direct sur la santé et le bien-être. 

Les premiers symptômes sont bien connus : inconfort permanent, troubles du sommeil, irritabilité, fatigue chronique. Chez les plus vulnérables, les risques sont encore plus graves : déshydratation, coups de chaleur, voire hospitalisations. 

Face à cette situation, beaucoup se tournent vers une solution rapide : la climatisation. Mais dans un logement mal isolé, cet usage devient vite un gouffre énergétique. L’air froid s’échappe, les appareils tournent en continu, et les factures explosent. 

Ce recours systématique à la climatisation pose également un problème environnemental. Il augmente fortement la consommation électrique du logement, donc son empreinte carbone. C’est un cercle vicieux : plus on rafraîchit un logement mal conçu, plus on contribue indirectement au réchauffement climatique qui aggrave… les vagues de chaleur. 

Quels diagnostics immobiliers réaliser avant ou pendant l’été ?

Anticiper les fortes chaleurs, c’est aussi prendre le temps de diagnostiquer son logement. En été, les défaillances énergétiques sautent aux yeux — ou plutôt, se font ressentir dans la température intérieure. C’est donc le moment idéal pour faire le point grâce aux diagnostics immobiliers adaptés. Deux documents sont incontournables pour comprendre et améliorer la performance de son logement. 

Le DPE : le point de départ obligatoire

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est la première étape à réaliser. Ce document, désormais opposable, évalue la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre de votre logement. Il classe votre bien de A (très économe) à G (extrêmement énergivore), avec à la clé une étiquette énergie obligatoire pour toute vente ou mise en location. 

➡️ Pourquoi faire son DPE en été ? 
Parce que la chaleur permet de ressentir plus intensément les défauts d’isolation ou de ventilation. C’est donc un bon moment pour faire un DPE utile et concret. 

À noter : depuis juillet 2021, le DPE est obligatoire pour toute vente ou mise en location, et doit respecter un format réglementé. Il est donc essentiel de faire appel à un diagnostiqueur certifié. 

L’audit énergétique : pour aller plus loin

Pour les logements classés F ou G au DPE, l’audit énergétique est obligatoire en cas de vente depuis avril 2023. Mais même en dehors d’une transaction, il représente une mine d’informations précieuses pour ceux qui veulent vraiment rafraîchir durablement leur intérieur. 

Contrairement au DPE, qui reste une photographie globale, l’audit énergétique va plus loin : 

  • Il propose des scénarios concrets de rénovation, avec chiffrage et phasage des travaux, 
  • Il identifie les priorités à court terme (isolation, ventilation, régulation thermique), 
  • Il permet de structurer un projet cohérent, sans risquer de mauvaises décisions techniques ou budgétaires. 

💰 C’est aussi la clé pour obtenir des aides financières, notamment MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ. En effet, ces dispositifs s’appuient sur les résultats de l’audit pour valider l’éligibilité des travaux et leur efficacité énergétique attendue. 

➡️ En résumé : 
Faire un DPE, c’est comprendre son logement. 
Faire un audit, c’est agir intelligemment. 

Solutions concrètes pour limiter la chaleur chez soi, surtout pour une passoire thermique en été

En période de canicule, un logement mal préparé peut vite se transformer en étuve. Pourtant, il existe des solutions simples et efficaces pour limiter la surchauffe, même sans recourir systématiquement à la climatisation. L’objectif : améliorer le confort tout en maîtrisant sa facture énergétique. 

Améliorer l’isolation thermique

Contrairement aux idées reçues, l’isolation ne sert pas qu’en hiver. En été, elle agit comme un rempart contre les infiltrations de chaleur extérieure. 

Parmi les zones à renforcer en priorité : 

  • Les combles : première source de déperdition (ou de gain thermique), ils sont responsables de plus de 30 % des transferts de chaleur. 
  • Les murs et planchers : une bonne isolation par l’intérieur ou l’extérieur limite la transmission de chaleur par inertie. 
  • Les fenêtres : optez pour du double ou triple vitrage performant, et ajoutez des volets extérieurs pleins pour bloquer les rayons directs du soleil. 

Il est également crucial de supprimer les ponts thermiques, ces zones de jonction mal isolées (planchers, balcons, angles) qui laissent entrer la chaleur comme un tamis invisible. 

💡 Bon à savoir : une isolation de qualité réduit également les besoins en climatisation. Moins de consommation, plus de confort. 

Rafraîchir sans clim : les gestes simples

On peut gagner plusieurs degrés à l’intérieur en adoptant quelques réflexes intelligents, sans faire exploser sa facture. 

  • Fermez volets, stores et rideaux en journée, surtout aux heures les plus chaudes. Préférez les teintes claires qui réfléchissent la lumière. 
  • Ouvrez en grand la nuit et tôt le matin, pour faire circuler l’air plus frais et créer un courant d’air. 
  • Installez des films solaires sur vos vitres, surtout si elles sont orientées sud ou ouest : ces filtres renvoient jusqu’à 80 % des rayons infrarouges. 
  • Utilisez des ventilateurs intelligemment : un ventilateur de plafond (brasseur d’air) ou un modèle à eau brumisée peut rafraîchir une pièce sans consommer autant qu’une climatisation. 

🍃 Astuce : placez une bouteille d’eau glacée devant le ventilateur pour un effet “clim maison”. 

Ces gestes simples ont un impact immédiat, surtout dans les logements mal classés au DPE, souvent plus sujets à la surchauffe. 

Le bon usage de la climatisation

Quand la chaleur devient vraiment insupportable, la climatisation reste une solution efficace, à condition d’en faire un usage raisonné et responsable. 

Voici quelques conseils pour en tirer le meilleur parti : 

  • Choisissez un appareil labellisé A++ ou A+++, qui consomme peu pour un rendement optimal. 
  • Réglez la température à 26 °C minimum, pour éviter les chocs thermiques et les surconsommations inutiles. 
  • Fermez les portes et fenêtres lorsqu’elle fonctionne, pour éviter les échanges d’air chaud/froid. 
  • Entretenez régulièrement l’appareil : nettoyez les filtres, vérifiez les niveaux de fluide, et faites appel à un professionnel une fois par an. 

💰 En combinant une clim efficace et une bonne isolation, vous divisez par deux vos besoins énergétiques… et vos factures. 

Des aides pour rénover une passoire thermique et améliorer son confort d’été

Quand les températures grimpent, il devient urgent d’agir pour garder son logement frais… sans faire exploser sa facture. Bonne nouvelle : plusieurs dispositifs de soutien financier permettent de réaliser des travaux efficaces sans se ruiner. Isolation, ventilation, équipements : tout est mis en œuvre pour aider les ménages à améliorer leur confort d’été tout en réduisant leur impact énergétique. 

MaPrimeRénov’ : la principale aide à la rénovation énergétique

Lancée en 2020, MaPrimeRénov’ est aujourd’hui l’aide phare pour financer les travaux d’amélioration thermique. Elle s’adresse à tous les propriétaires, occupants comme bailleurs, sous conditions de ressources. 

Ce que MaPrimeRénov’ peut financer : 

  • L’isolation des combles, des murs ou des planchers (très efficace contre la chaleur en été), 
  • L’installation de ventilations mécaniques contrôlées (VMC double flux), 
  • Le remplacement des fenêtres par du double vitrage performant, 
  • Les audits énergétiques, pour définir un plan de travaux cohérent. 

💡 Le montant de l’aide peut atteindre plusieurs milliers d’euros, selon les revenus et le gain énergétique obtenu. Un simulateur officiel est disponible sur le site www.maprimerenov.gouv.fr. 

Éco-PTZ : un prêt sans intérêts jusqu’à 50 000 €

L’Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est un autre levier intéressant. Il permet de financer des travaux de rénovation énergétique sans avancer de frais ni payer d’intérêts. 

Ce prêt peut aller jusqu’à : 

  • 15 000 € pour une action simple (ex. : isolation des combles), 
  • 25 000 € pour un bouquet de 2 travaux, 
  • Et 50 000 € pour une rénovation globale (notamment si un audit est réalisé en amont). 

👉 Cumulable avec MaPrimeRénov’, l’éco-PTZ est proposé par la plupart des banques. Il est sans condition de ressources et remboursable sur 15 à 20 ans. 

Certificats d’économies d’énergie (CEE)

Moins connus, les CEE sont des aides versées par les fournisseurs d’énergie (EDF, TotalEnergies, etc.) pour encourager la rénovation. 

Elles prennent souvent la forme : 

  • De primes directes, 
  • De bons de réduction chez des artisans partenaires, 
  • Ou de rénovations à 1 € dans certains cas. 

Les travaux éligibles sont nombreux : isolation thermique, pose de volets isolants, ventilation, etc. Pour en bénéficier, il suffit de signer un devis avec un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). 

💡 Ces primes peuvent être cumulées avec MaPrimeRénov’ et l’éco-PTZ, sous conditions. 

Aides spécifiques pour les foyers modestes (Anah)

L’Agence nationale de l’habitat (Anah) propose, via son programme « Habiter Mieux », des aides renforcées pour les ménages modestes et très modestes. 

Ces aides couvrent : 

  • Jusqu’à 50 % du montant des travaux, avec un plafond pouvant atteindre 30 000 €, 
  • L’accompagnement administratif et technique (montage du dossier, suivi des travaux), 
  • Et parfois des aides complémentaires locales (région, département, intercommunalité). 

🎯 Ces subventions visent en priorité les logements classés F ou G au DPE, mais peuvent aussi concerner des projets de rénovation pour améliorer le confort d’été dans des logements peu performants. 

agir maintenant pour un été plus supportable

L’été ne pardonne pas les failles thermiques d’un logement. Lorsque la chaleur s’installe, une mauvaise isolation transforme vite une passoire énergétique en véritable bouilloire. 

Plutôt que de subir, mieux vaut anticiper en réalisant un diagnostic adapté : DPE, audit énergétique, voire simple bilan thermique permettent d’identifier les points faibles à corriger. 

Des gestes simples comme fermer les volets ou ventiler la nuit peuvent apporter un premier soulagement. Mais pour un confort durable, des travaux ciblés – souvent soutenus par des aides publiques – permettent de rafraîchir efficacement son chez-soi. 

👉 En agissant dès maintenant, vous améliorez votre qualité de vie, réduisez vos factures d’énergie… et préservez la valeur de votre bien immobilier. C’est le bon moment pour passer à l’action. 

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